Piloter un drone via la 4G, est-ce possible ?

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Le réseau mobile avec la 4G et plus récemment la 5G offre de nouvelles possibilités dans de nombreux domaines. La robotique et le drone en sont l’exemple typique.

Aujourd’hui, la très grande majorité des aéronefs et autres engins sans pilote sont pilotés depuis une radiocommande via des ondes radios. Les bandes de fréquences 2,4Ghz et 5,8Ghz sont aujourd’hui légion dans le monde du drone.

Techniquement, elles proposent un rapport portée / qualité de signal optimum, et sont autorisées de manière universelle à travers le monde. Le système est simple : la radiocommande émet des commandes directement au drone qui lui envoie un retour vidéo.

Drone Anafi AI 4G

2,4 et 5,8 Ghz

Si ces fréquences ont fait leurs preuves, elles ont aussi leurs inconvénients. De nombreux appareils utilisent Les fréquences 2,4Ghz et 5,8Ghz, en particulier avec le Wifi. En agglomération où la concentration de box internet est grande, il n’est pas rare de constater des problèmes lorsque l’on pilote un drone. Perte de signal vidéo, perte de contrôle, lags ou autres désagréments peuvent mettre en péril la sécurité de la mission.

Mais alors pourquoi utiliser ces fréquences me direz-vous ? C’est parce qu’elles sont autorisées. En France les fréquences et la puissance maximale autorisées sont fixées par l’APRCEP. La puissance maximale autorisée pour le 2,4Ghz est de 100 mW et 25mW pour le 5,8Ghz. Cela limite forcément la portée des drones de quelques centaines de mètres à 8km en fonction de la technologie utilisée.

Mais comment faire quand il y a trop d’interférence ou pour des missions à longue distance ? Le réseau mobile semble être la solution toute trouvée. Avec une couverture de plus de 92% de la surface de la France en 4G, cela pourrait permettre d’éviter de nombreux désagréments. De plus, cela pourrait permettre une portée illimitée.

Antenne 4G

Drones et 4G

Aujourd’hui, plusieurs drones sont capables d’être opérés via la 3G/4G : l’aile Delair UX11 ou le Parrot Anafi Ai. Ok, mais est-ce autorisé ? Nous avons posé la question à l’ANFR.

Selon eux :  » La 4G permet de capitaliser sur la couverture étendue des réseaux mobiles terrestres[…]. Les travaux européens destinés à définir un cadre fréquences sont en cours. La normalisation européenne (ETSI) va également être interrogée afin de préciser le mécanisme permettant de distinguer un drone d’un terminal mobile. Cette distinction ne devrait pas être modifiable par l’utilisateur.

Dans la phase de transition actuelle, en attente de ce futur cadre et de sa transposition dans le cadre national ainsi que du complément normatif, les conclusions du rapport ECC 309 exposées dans cet article sont également exploitées par l’Arcep qui délivre des autorisations pour expérimentations au cas par cas pour l’utilisation des fréquences dans les bandes des opérateurs mobiles : ICI

Autrement dit, l’utilisation de la 4G pour le pilotage d’un drone n’est pas autorisée à ce jour. Seule une demande de dérogation pour expérimentation est possible. Il faudra s’armer de patience pour que les travaux de services français et européens aboutissent à un cadre règlementaire fréquences harmonisé. Mais il ne fait nul doute que la 4G et la 5G représentent un atout important, voire indispensable à l’évolution de la filière drone.

Sources : ANFR, Arcep, DGAC

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